L’armée syrienne resserrait l’étau ce 18 avril vendredi autour de la vieille ville de Homs, dans le centre du pays, où sont retranchés plus d’un millier de rebelles ainsi que des civils rapporte l’AFP.
Le Vieux Homs, assiégé par l’armée depuis deux ans, est le dernier secteur tenu par les insurgés dans cette ville, la troisième du pays.
L’armée a lancé mardi une large offensive contre ce secteur et «progresse tous les jours en récupérant des immeubles, en resserrant l’étau autour des groupes -terroristes- [le régime syrien désigne ainsi indistinctement tous les insurgés. ndlr] », a déclaré un responsable au sein des services de sécurité, cité par l’Agence France-Presse.
Selon la même source, l’armée s’était emparée en particulier d’une église dans la vieille ville.
De son côté, la la télévision officielle syrienne a annoncé que 14 personnes ont été tuées et d’autres blessées par une «explosion terroriste» visant les fidèles à la sortie de la mosquée Bilal al-Habachi, dans la banlieue al-Walid, aux mains des forces du régime.
Pour sa part, le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, a également fait état de «progrès» de l’armée, affirmant qu’elle pilonnait les quartiers de Bab Houd et Wadi al-Sayeh, mais, selon lui, l’armée peine à reprendre des rues entières.
«Il s’agit de combats de rues, mais les forces loyalistes avancent peu à cause des immeubles minés», a ajouté le directeur de l’OSDH, une organisation indépendante qui s’appuie sur un vaste réseau de militants et de sources médicales sur le terrain.
Près de 1.200 rebelles résistent dans la zone: ils «connaissent bien la région, ils ont refusé de sortir dans le cadre d’un accord, et veulent se battre jusqu’au bout», selon Rami Abdel Rahmane.
En février, 1.400 civils avaient été évacués du Vieux Homs grâce à un accord entre armée et rebelles négocié par l’ONU. Mais près de 180 civils s’y trouvent encore.
La résolution 2139
Jeudi, les 15 pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont exprimé leur «vive inquiétude» quant au sort de ces derniers civils pris au piège des combats à Homs et demandé «l’application immédiate de la résolution 2139» du 22 février sur l’amélioration de l’accès humanitaire en Syrie.
Le Représentant spécial conjoint pour la Syrie, Lakhdar Brahimi,pour sa part a vivement regretté jeudi l’interruption des discussions entre les autorités syriennes d’un côté et les civils et combattants coincés dans la ville de Homs de l’autre et a appelé à un retour de toutes les parties à la table des négociations, rapportait hier le service d’information de l’ONU.
Selon le Représentant spécial, il est « très inquiétant que la ville de Homs, dont la population a tellement souffert au cours des trois dernières années, soit de nouveau le théâtre de morts et de destructions.»
«Nous avons contacté tous ceux qui pourraient mettre fin à cette tragédie. Nous exhortons toutes les parties à retourner à la table de négociations et à conclure cet accord qui était tout prêt d’être signé », a insisté le médiateur international.