
Civils et rebelles syriens attendent que la communauté internationale fasse un pas en leur direction
Les 1200 combattants, civils et blessés restant à Homs, «la capitale de la révolution», emblème des premières manifestations contre le régime de Bachar al-Assad en mars 2011, ont commencé à être déplacés vers Dar al-Kabira, une ville tenue par les rebelles à une vingtaine de kilomètres au nord.
L’évacuation a commencé à 10H00 (03H00 à Montréal) dans des bus dont les vitres était recouvertes de papier. «Jusqu’à présent 400 personnes ont quitté l’enclave assiégée», a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). C’est donc au terme de deux mois de négociations entre le régime Assad et les rebelles que ce termine le siège de Homs qui a duré deux ans et fait 2200 morts.
Les miliciens de Homs ne tenaient plus que 2 km² sur les 40 de la troisième ville en importance du pays. Ils n’avaient pratiquement plus de nourriture et devaient se résigner à manger de l’herbe et des aliments séchés.
Ils partent la tête haute dans le cadre de cette entente sans précédent, cependant il s’agit d’une importante victoire médiatique pour le gouvernement, à un mois de l’élection qui reportera Assad au pouvoir selon les experts.
Ce dernier a affirmé à la télévision officielle «que l’État soutient le processus de réconciliation nationale dans toutes les régions, car il souhaite arrêter le bain de sang et parce qu’il considère que la solution de la crise ne peut pas venir de l’extérieur, mais des Syriens eux-mêmes».
Le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane, soutient quant à lui qu’il s’agit «surtout [d']une défaite pour la communauté internationale». Il déplore l’inaction de celle-ci malgré la résistance acharnée des assiégés. Ceux-ci étaient profondément déçus de la tournure des événements :«J’ai énormément de peine et envie de pleurer. J’ai l’impression que mon âme a quitté mon corps en quittant Homs», a confié un rebelle à un militant de Dar al-Kabira qui soulignait à l’AFP que les combattants arrivaient «affamés et étiques».
En parallèle à l’évacuation, deux villages de la province d’Alep, Naboul et Zahra, ont pu recevoir de la nourriture dans le cadre de l’accord. Ils s’engageaient à libérer 36 otages syriens, libanais, et iraniens.